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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

parcourt une dernière phase que l’histoire a le devoir de ne pas négliger.

Le style Louis XII, dont les limites, suivant les provinces, sont assez variables, outre les dix-sept années indiquées par son titre (1498-1515), comprend la fin du règne de Charles VIII et le commencement de celui de François Ier. Les lignes anguleuses et sèches, durant ce temps, tendent de plus en plus à s’adoucir. Le chapiteau, presque abandonné depuis Charles VI, reprend sa place et le pilastre apparaît à la suite des arabesques qui peuvent difficilement se passer de surface plane. Bientôt après se montre l’entablement. L’arc aigu, jurant désormais avec ces dispositions nouvelles, est sacrifié. Chose étrange ! il disparaît plus rapidement que dans l’Italie même où si souvent il est associé à une décoration et à des encadrements inspirés de l’antique. En France, à peu d’exceptions près, sa présence n’est plus tolérée, dès le début du xvie siècle, que dans les voûtes des églises et les grandes ouvertures inscrites sous ces voûtes. On lui préfère le plein cintre et l’arc en anse de panier.

Dans le détail des moulures et des membres d’architecture, on voit les profils gothiques se mêler d’une façon assez étrange aux arabesques, aux médaillons, aux losanges importés par les Italiens, ainsi qu’aux différents éléments des ordres classiques. Il est à observer cependant que ces derniers se présentent encore timidement : ce ne sont pas eux qui déterminent les fortes saillies ; ils ne sont employés qu’en pilastres, ou, si la colonne survient, elle fait office de pilier, s’affranchit de ses proportions normales et souvent apparaît