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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

léans appartenaient à l’école de la Loire. Le fait est exact pour quelques-uns d’entre eux, comme l’ancien hôtel de ville par exemple. Mais les délicieuses maisons que connaissent aujourd’hui tous les architectes français ont un caractère purement local qui, à côté de l’école régionale, révèle l’existence d’une école orléanaise. Il y a donc tout lieu de mettre Orléans sur le même pied que Troyes et Toulouse, c’est-à-dire de classer cette ville parmi celles qui ont joué à elles seules un rôle important.

À Troyes, nul mélange ne se produit, et nous assistons au développement d’une école pleine de sève qui a pour chefs, outre les architectes-sculpteurs Dominique Florentin (Domenico del Barbiere) et François Gentil, trois ou quatre maîtres maçons distingués. Son origine, quoi qu’on ait dit, est bien antérieure au grand incendie de 1524 ; mais la reconstruction ou la restauration de sept églises, endommagées en même temps qu’une grande partie de la ville, lui donna certainement une impulsion considérable. Sans renoncer absolument à employer le style gothique, ainsi qu’en témoigne le chevet de la Madeleine, rebâti en 1531, plus de goût se montra dès lors pour les formes nouvelles qui, vers le milieu du règne de François Ier, l’emportèrent définitivement. Et cet état de choses eut une longue durée. Jusqu’en 1610 environ, l’école de Troyes, école toute religieuse, dont le rayonnement est assez étendu, ne cessa pas un instant de déployer une puissance qui se manifeste bien moins par l’ampleur des constructions que par leur originalité.

À Toulouse, au contraire, de même qu’à Orléans,