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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

florissante à Toulouse, car de cette époque datent l’hôtel Bernuy et le portail de la Dalbade. Aucun caractère local ne se faisait alors sentir, et, s’il en est différemment un peu plus tard, vers 1545 environ, l’honneur n’en revient pas uniquement à Nicolas Bachelier et autres membres de la même famille. Sans difficultés on saisit la trace d’une école rivale qui, en face de l’hôtel d’Assezat, par exemple, élève l’hôtel Catelan. Ajoutons que le petit nombre des textes contemporains relatifs au célèbre artiste parlent de l’ingénieur — les premières études du canal destiné à unir l’Océan à la Méditerranée furent faites sous la direction de Bachelier — et du maître maçon, mais jamais du sculpteur, ce qui diminue encore la valeur de la tradition.

L’école toulousaine a un goût prononcé pour les cariatides engainées, les faux mâchicoulis, les moulures anguleuses ; ses fenêtres, que surmonte un épais linteau, sont surchargées de sculptures tant sur les meneaux du croisillon que sur les pieds-droits. Au pourtour des cours, les mêmes ouvertures se trouvent parfois inscrites dans des travées à arcades simulant un portique dont on a utilisé la profondeur. Presque toujours les détails, d’une grande lourdeur, font souvenir du voisinage de l’Espagne. Ce défaut n’est nulle part plus sensible que dans la façade de l’hôtel connu sous le nom de Maison de Pierre, en raison du genre de matériaux partout employés. Sa construction, due à Dominique Bachelier, fils de Nicolas, remonte seulement au règne de Henri IV. Et la Renaissance, à Toulouse, ne finit pas avec ce prince ; on en trouve des traces jusque sous Louis XIV.