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LIVRE II.

pour faire des expériences. Dans un château où l’architecte, n’ayant à sa disposition que des matériaux rebelles à la sculpture, s’était trouvé condamné à une simplicité jugée trop grande par des yeux habitués à une véritable profusion d’ornements délicats, la comparaison entre le dehors et le dedans devenait trop défavorable, et l’on comprend que le roi et son entourage se soient laissés facilement entraîner. Ce qui eût peut-être échoué à Blois, Chambord ou tout autre château des bords de la Loire avait bien des chances de réussir et réussit en effet à Fontainebleau.

Nos réflexions, il est du moins permis de le supposer, car la galerie d’Ulysse n’existe plus, s’appliquent également aux constructions élevées par Pierre Chambiges. La manie de substituer la brique à la pierre, partout où d’ordinaire se montrent des moulures, était peu faite pour exciter l’enthousiasme. Aussi le Primatice, par la main de Nicolas dell’Abbate qui savait si bien traduire les pensées du maître, eut-il, comme son prédécesseur « maître Roux », toute liberté d’action.

Le château de Chambord, suivant toute vraisemblance, a été commencé en 1519, et son premier architecte serait Denis Sourdeau, frère ou cousin d’André Sourdeau dont le nom a été conservé par les comptes de l’hôtel de ville de Loches. Mais déjà, en 1524, apparaît le nom de Pierre Nepveu dit Trinqueau, et ce nouvel architecte, jusqu’à sa mort, en 1538, semble bien avoir conservé la haute direction de l’œuvre. Un document nous le montre, en effet, payé à raison de 27 sols 6 deniers par jour (environ 6 francs), tandis que Denis Sourdeau, dont les services étaient toujours