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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

était autrement, comment les pavillons des angles pourraient communiquer entre eux. L’idée de supprimer la division en étages, de laisser chaque bras de la croix grecque, occupée au centre par l’escalier, s’élever du sol à la voûte bandée sous la plate-forme, est donc absolument contraire à la vérité, et une restauration entreprise dans cet esprit porterait au monument que l’on prétend rendre à son intégrité première le plus fâcheux préjudice.

Le château de Saint-Germain-en-Laye, qui s’élève sur des bases remontant au xive siècle, a été commencé, en 1539, par Pierre Chambiges ; et les travaux marchèrent rapidement, car, à la mort de cet architecte, en 1544, si l’on excepte le corps de bâtiments à droite de l’entrée, toutes les parties atteignaient presque le niveau des toits. Le successeur de Chambiges fut son gendre, Guillaume Guillain, qui, sans rien changer au plan primitif, achevait l’œuvre en 1548.

Saint-Germain, à partir du premier étage, est entièrement bâti en briques. Aussi l’ornementation fait-elle quelque peu défaut ; on l’a remplacée, du côté de la cour, par du mouvement dans les lignes, obtenu au moyen de contreforts très saillants, entre lesquels, à deux hauteurs différentes, sont bandés d’épais arceaux. Mais le principal caractère de la construction réside dans les terrasses en pierre de liais que Chambiges, comme il l’avait déjà fait à Challuau, substitua aux hautes toitures d’ardoises. De là la nécessité des tirants en fer qui ont eu le privilège de faire dire tant de sottises. Il était cependant facile de remarquer que, vu la hauteur à laquelle sont placées les voûtes, vu la largeur