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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

cannelées surmontées de chapiteaux empruntés aux trois ordres, fasces d’architraves séparées par un chapelet d’oves, triglyphes alternant avec des patères à ombilic, denticules, grecques, postes et rinceaux. Ajoutons un amour désordonné des niches, introduites souvent à contresens (portail de Magny), et sur les piédestaux, au droit des colonnes, d’élégants médaillons qui représentent non plus des personnages de fantaisie en buste, mais des scènes tirées de l’Ancien ou du Nouveau Testament.

Nous n’avons pas la prétention de signaler toutes les églises marquées du sceau de la Renaissance ; celles seulement qui font partie d’un groupe, ou dont la construction peut être considérée comme l’œuvre authentique de tel ou tel architecte, méritent quelque attention. Ainsi en est-il, d’un côté, de la lanterne de l’église Saint-Pierre, à Coutances (Manche), élevée, de 1545 à 1580, sur les plans de Richard Vatin, Guillaume Le Roussel et Nicolas Saurel ; de l’autre, des bas côtés de l’église Saint-Germain, à Argentan (Orne), dus aux soins de Guillaume Crété et de Thomas Olivier, qui figurent avec le titre de maîtres de l’œuvre, de 1580 à 1598.

Pas plus à la Renaissance qu’au moyen âge, le Maine n’a eu d’architecture propre. Cette province a toujours été entraînée dans l’orbite soit de l’Anjou, soit de la Normandie. Comme nouvelle preuve à l’appui, il suffit de citer les belles chapelles absidales de l’église Notre-Dame-des-Marais, à la Ferté-Bernard (Sarthe). Rien ne ressemble davantage à Saint-Pierre de Caen, et Mathurin Delaborde qui, de 1535 à 1544, fut chargé de la direction des travaux, avait certainement reçu les