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Page:Léon Palustre - L’Architecture de la Renaissance.djvu/258

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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

On pourrait croire au premier abord que, vu l’éloignement, les choses eussent dû se passer partout de la même façon ; mais il n’en est pas ainsi, et, d’une part, dans les Côtes-du-Nord, à Kerfons, à Bulat, à Guingamp, de l’autre, dans le Morbihan, à Ploërmel, à Sainte-Avoye, à Saint-Nicodème, on trouve des constructions reproduisant les gracieux motifs du temps de François Ier. Enfin, ce qui est plus digne encore d’être signalé, sur le flanc nord de la cathédrale de Vannes, une chapelle de forme circulaire, terminée en 1537, a toute sa décoration inférieure imitée du palais Farnèse. D’où il ne s’ensuit pas que nous soyons en présence d’une œuvre due à un étranger ; le fait s’explique par la fantaisie d’un chanoine, qui, retenu chaque année à Rome durant de longs mois, avait eu tout le temps d’étudier le style de San-Gallo[1].

Le célèbre Jean de Lespine, qui personnifie en quelque sorte la Renaissance dans la province d’Anjou, ne pouvait manquer de mettre la main à de nombreux édifices religieux. Mais on est allé trop loin en lui attribuant la belle chapelle de la Bourgonnière, entre Champtoceaux et Saint-Florent-le-Vieil. Il a surtout bâti des clochers (la Trinité d’Angers, Beaufort-en-Vallée, les Rosiers), où dans la disposition des ouvertures et des colonnes de l’étage principal on sent le désir de ne pas trop s’éloigner des types du moyen âge.

En Touraine également il existe de très remarquables clochers. Deux d’entre eux se font pendant à la

  1. Voir, pour plus de détails, la Renaissance en France, t. III, p. 17-20.