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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

mur intérieur de façade, il apparaissait dans le rayonnement de l’entrée du chœur, son effet serait merveilleux, et sans doute on se refuserait, en le déplaçant, à commettre un acte de vandalisme. Le jubé de l’église Sainte-Croix, à Quimperlé (1536-1541), se trouve malheureusement aussi dans les mêmes conditions que le précédent. On ne peut que difficilement l’examiner, et la chose est très regrettable, car ses différentes parties sont composées avec un rare talent. À signaler surtout les doubles niches qui ont forcé de placer dais et culs-de-lampe dans un jour fuyant et ajouté ainsi au charme de l’ensemble.

On a parfois classé parmi les jubés la belle clôture en pierre et marbre qui, après avoir fait durant trois siècles et demi l’ornement de la chapelle de Pagny (Côte-d’Or), se voit aujourd’hui à Paris, chez M. Edmond Foulc. En réalité, il ne s’agit que d’une sorte de haut chancel, assez semblable à ceux qui font la gloire des églises de Fécamp, Troyes, Laon et Nevers. Le cardinal de Givry et son cousin l’amiral Chabot en confièrent l’exécution, semble-t-il, à quelques-uns des artistes précédemment appelés à Fleurigny (Yonne). C’est le même faire gras, abondant et ferme que l’on se plaît à signaler dans ce dernier endroit. Les dates de 1537 et de 1538, inscrites sur des cartels, se rapportent à l’achèvement de l’œuvre, qui a bien pu demander trois ou quatre ans pour être amenée à son entière perfection.

La plupart des autels, surtout dans certains pays tels que la Champagne, la Bourgogne et la Lorraine, furent renouvelés au cours du xvie siècle. On voulait sinon