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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

ce motif à invoquer, le sculpteur italien chargé du tombeau de Charles VIII, Guido Mazzoni, plus connu sous le nom de Paganino, adopta pour l’effigie du roi le changement indiqué, et son exemple fut suivi dans un grand nombre de monuments funéraires, jusqu’au temps de Henri IV.

Un troisième arrangement, plus majestueux, ne devait pas tarder à se faire jour, sous l’influence des idées de la Renaissance qui aimait à étaler un certain savoir anatomique. Le même défunt fut représenté deux fois, d’abord nu et couché, à la partie inférieure du monument, puis à genoux devant un prie-Dieu, à la partie supérieure. Pour cela, les enfeux ne suffisant pas, tantôt on appliqua contre les hautes parois des églises un double étage d’arcades avec accompagnement de colonnes, d’entablements et de frontons, tantôt on dressa dans l’isolement du chœur ou des nefs une sorte d’édicule, flanqué de statues, décoré de bas-reliefs, laissant voir entre ses arcades ce que les documents contemporains appellent les gisants, tandis que le nom de priants est donné aux autres effigies rangées sur la plate-forme. Ces derniers tombeaux, dont l’exécution nécessitait les plus grandes dépenses, convenaient surtout aux souverains ; aussi n’en trouve-t-on des spécimens qu’à Saint-Denis où, sous les voûtes de la vieille basilique, ont également pris place, à la suite de la Révolution, la plupart des chefs-d’œuvre entassés jadis dans l’église des Célestins de Paris.

Du reste, en tenant compte des divisions indiquées, voici comment sont réparties nos richesses :

1o Statues couchées sur un socle isolé du mur :