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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

Sous la direction des trois architectes indiqués se forma toute une école d’artistes du pays, qui, de 1540 à 1630, s’efforça de continuer les bonnes traditions italiennes. Cette tâche, du reste, fut rendue plus facile par l’arrivée presque ininterrompue de nouveaux maîtres milanais ou vénitiens. L’un d’eux, Giovanni Marini, construisit, pour le célèbre héros de la guerre de Trente ans, Wallenstein, un somptueux palais (1621-1629), qui est encore une des curiosités de Prague. On admire surtout, et avec raison, un élégant portique imité de la loggia de’Lanzi, à Florence. Un peu auparavant (1614), Scamozzi, appelé par l’empereur, avait travaillé au palais du Hradschin.

À Gratz, en Styrie, l’hôtel où se réunit la Diète (1557), avec sa belle cour à triple rang d’arcades, s’il n’est pas dû à un Italien, subit assurément l’influence des monuments de Venise et de Vérone. On peut en dire autant du château de Hollenegg (1573-1575), situé dans le voisinage. Quant au mausolée de l’archiduc Charles II, à Seckau (1588), nous savons qu’il est l’œuvre, au moins pour une partie, d’un maître dont l’origine étrangère n’est pas contestable, Teodoro Gisio.

Le château des princes Porzia, à Spital, en Carinthie (1530-1537), est une élégante construction dans le goût d’Alberti, mais probablement due à un admirateur vénitien du maître. La même province possède, à Hochosterwitz, non plus un palais italien, mais une véritable forteresse à la San-Micheli (1575). Les artistes locaux ne se sont distingués qu’à Villach, où, dans la cathédrale, Ulrich Vogelsang a taillé dans le marbre