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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

main. Il en avait été de même quelques années auparavant, lors des premiers travaux exécutés à son palais de Malines par Rombaut Keldermans. Toutefois, on aurait tort de croire, d’après cela, à une complète résignation de la part de la princesse, qui, étrangère au pays, ne demandait pas mieux que de sortir de l’ornière. Elle le fit bien voir en 1517, quand, ayant mandé de la Bresse qu’elle tenait en héritage de son mari Philibert II, duc de Savoie, un architecte nommé Guyot de Beaugrant, Keldermans reçut ordre de s’associer le nouveau venu pour la continuation du palais commencé. Bien que timidement, la Renaissance se trouva ainsi inaugurée par un Français dont le talent n’avait rien de très original et qui, du reste, par quelques concessions aux habitudes locales, semblait désireux de se faire pardonner sa hardiesse.

Guyot de Beaugrant ne devait pas s’en tenir à ce premier essai. C’est lui encore qui, de 1528 à 1529, dressa les plans et exécuta en grande partie la célèbre cheminée de la Chambre échevinale, dite cheminée du Franc, à Bruges. Lancelot-Blondeel, dont le nom chez nos voisins est souvent seul mis en avant, en sa qualité de peintre, n’a coopéré à l’œuvre que par l’apport de quelques dessins.

L’élan était donné, et il semble que de tous côtés eussent dû s’élever des monuments dans le nouveau style. Cependant les choses se passent différemment, et l’architecture civile, pas plus que l’architecture religieuse, ne se montre pressée de changer sa manière. L’hôtel de ville de Gand (1518-1533) est tout entier bâti dans le gothique fleuri que Louis van Boghen, quel-