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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

a bâti, à Malines, l’hôtel du Saumon, et la chose est très regrettable, car la Renaissance s’y montre franchement accusée dans une façade en pierre de taille, relevée de colonnes et de frontons. Il en est à peu près de même, à Bruges, dans la construction connue sous le nom de l’Ancien Greffe, que Chrétien Sixdeniers fut chargé d’élever sur les plans de Jean Wallot (1534-1537). L’édifice, habilement restauré de nos jours, était jadis décoré de statues dues au ciseau de Guillaume Aerts et représentant, outre Moïse et Aaron, les quatre Vertus cardinales.

Les Espagnols, qui furent maîtres de la Belgique durant plus de deux siècles (1506-1712), ne pouvaient manquer de laisser un peu partout des traces de leur passage. Rien que par flatterie, certains artistes devaient chercher à imiter ce qui se faisait au delà des Pyrénées. Du reste, les nombreuses relations existant depuis longtemps entre les deux pays, au début, facilitèrent la tâche. À Tolède notamment s’étaient établis, au xve siècle, des maîtres distingués tels que Hennequin de Egaz et Jean van der Eycken. Si le fils du premier, appelé Henri, continua à demeurer dans sa nouvelle patrie, où il fut l’initiateur de la Renaissance, celui du second, portant le même prénom que son père, revint à Bruxelles au commencement du xvie siècle. Il n’y avait donc pas besoin d’aller chercher bien loin un interprète. Cependant, soit que nos recherches laissent à désirer, soit qu’il ait fallu un certain temps pour se faire à l’idée d’adopter des dispositions tout à fait nouvelles, on ne voit guère, avant le milieu du règne de Charles-Quint, des monuments développer sur chaque côté d’une vaste cour