pecter le fond, si l’on voulait faire adopter la forme. C’est ainsi que les initiateurs de la Renaissance avaient procédé un peu partout.
L’exemple donné par Shute fut suivi par deux autres architectes, Thorpe et Smithson. De tous côtés s’élevèrent des monuments dans le nouveau style, désigné sous le nom de style Élisabeth. Le plus beau spécimen du genre se voit peut-être à Londres, au collège de Chapter-House. Mais cette période de transformation doit être surtout étudiée en province, dans les innombrables châteaux reconstruits par une aristocratie désireuse de plaire à sa souveraine. Nous nommerons seulement Kirby (Northamptonshire), Wollaton (Nottinghamshire), Hatfield (Hertfordshire), Longleat (Wiltshire) et Brereton (Cheshire), que l’on se plaît à attribuer à l’un ou l’autre des maîtres indiqués, sans s’être jamais bien mis d’accord sur un point aussi important.
Le style Élisabeth, par son caractère mixte, ne pouvait plaire à tous les esprits ; aussi, de bonne heure, des velléités d’émancipation plus complète se font-elles jour. La principale porte du Caius College, à Cambridge, qui date de 1574, est déjà une œuvre classique. On y retrouve, en avant, les trois ordres superposés de la manière la plus logique, et, au sommet, s’arrondit une massive coupole.
Toutefois, avant d’arriver à quelque chose de sérieux et d’un peu étendu, il faut attendre presque un quart de siècle. L’homme qui doit donner à l’architecture sa véritable formule et être surnommé, en conséquence, le Vitruve anglais, Inigo Jones, n’est venu au monde qu’en 1572, et c’est seulement sous Jacques Ier