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L’ARCHITECTURE DE LA RENAXSSANCE.

manque ; la casa de Pilatos et la casa de los Taveras, à Séville ; la casa de Zaporta ou de la Infanta, à Saragosse ; la casa Revilla, à Valladolid ; la casa de Dusay, et la casa de Cardonas, à Barcelone.

Les cloîtres qui avoisinent les cathédrales ou font partie des grandes abbayes comptent aussi très souvent deux étages. Tels sont ceux de San Gregorio à Valladolid et de San Domingo à Salamanque.

En Espagne, les retables, vu leurs dimensions exagérées, peuvent être considérés comme de véritables monuments. C’est sur ce terrain que plusieurs artistes, aussi habiles à manier le ciseau que l’équerre, se sont livré leurs meilleurs combats. Ainsi on peut voir à la cathédrale d’Astorga et dans l’église de Medina de Rio Seco deux chefs-d’œuvre en ce genre, le premier dû à Gaspar de Herrera, le second à Esteban Jordan.

Les tombeaux sont nombreux et d’une rare magnificence. Jusqu’au milieu du xvie siècle, généralement isolés au milieu d’une vaste nef, ils perpétuent les traditions du moyen âge avec leurs statues couchées sur une sorte de lit de parade. La ressemblance est d’autant plus parfaite que les côtés, richement ornés, sont quelquefois inclinés, comme dans le tombeau des Rois catholiques, à Grenade, et celui de l’infant don Juan, à Avila, l’un et l’autre dus à un artiste espagnol, Ordoñez de Burgos. Un document, au contraire, fait honneur à un Florentin nommé Dominique (ce qui ne nous renseigne pas beaucoup sur sa personnalité) du tombeau de Ximénès, à Alcala de Henarès, et, suivant nous, c’est à un autre Florentin, Benedetto da Rovezzano, qu’il faut attribuer celui de Jeanne la