Page:Léon Palustre - L’Architecture de la Renaissance.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
49
LIVRE PREMIER.

date que du pontificat de Pie IV. Ajoutons que, sous Sixte-Quint, la construction d’une aile transversale est venue détruire toute l’ordonnance ; il n’est plus possible aujourd’hui de juger de l’effet projeté.

Bramante, au commencement de son séjour à Rome, a également élevé dans le Borgo Nuovo, pour le cardinal de Corneto (Adrien Castellesi), un charmant palais, appelé depuis, du nom de ses différents propriétaires, palais du roi d’Angleterre, palais Giraut et palais Torlonia. Puis en adoptant le même genre de décoration, dans un autre quartier de la ville, il commença, vers 1508, la construction du palais dit de la Chancellerie, qui passe à bon droit pour l’un des chefs-d’œuvre de la Renaissance. Autour de la cour règne un portique à double étage, dont la plupart des colonnes proviennent d’un édifice antique. Sur la rue, le rez-de-chaussée est décoré de bossages, tandis que plus haut, entre les fenêtres cintrées, s’allongent des pilastres corinthiens. Dans ce palais bâti pour le cardinal Riario, neveu de Sixte IV, tout n’est pas sacrifié à la majesté : on retrouve quelque chose de la grâce des premières compositions du maître.

Bramante mourut le 11 mars 1514, et sa succession, tout au moins en ce qui concernait Saint-Pierre, fut dévolue à son neveu Raphaël. Et la chose n’a pas lieu de nous étonner, car, de l’autre côté des Alpes, presque tous les arts étaient heureusement confondus[1]. À ce

  1. Les peintres et les sculpteurs, en donnant pour fond à leurs compositions des monuments étudiés avec soin, s’étaient en quelque sorte fait la main à l’architecture. Chez la plupart d’entre eux, on sent la préoccupation de créer des édifices qui auraient pu exister.