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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

parvenus jusqu’à nous, comme l’œuvre d’un sculpteur désireux de placer des statues.

Hors de Rome, on ne retrouve Michel-Ange qu’à Florence, où se firent ses premiers essais en architecture. Il s’agissait d’élever une rotonde destinée à contenir les tombeaux des Médicis (1514). C’est l’édifice connu sous le nom de nouvelle sacristie de Saint-Laurent, et nous ne saurions trop blâmer l’accumulation de détails capricieux et même disparates qui alourdissent l’ensemble. Le vestibule de la Bibliothèque Laurentienne (1524) est aussi du même maître, dont les restes, enlevés secrètement de Rome, où il était mort, par ordre du grand-duc Cosme Ier, reposent à Sainte-Croix.

On peut dire que la succession de Michel-Ange, à Saint-Pierre, fut recueillie par Vignola, car il ne saurait être question de compter parmi les architectes de la grande basilique un personnage incapable et à peu près inconnu qu’une cabale avait imposé à Pie IV. Mais le célèbre législateur de l’art de bâtir, sur lequel nous aurons bientôt à revenir, eut à peine le temps († 1573) d’achever les voûtes et de construire les deux petites coupoles placées latéralement et en avant de la grande pour la faire valoir. Ce sont là ses moindres travaux.

Giacomo della Porta (1530-1595), élève du précédent, eut la gloire, comme nous l’avons déjà dit, d’achever la coupole de Saint-Pierre, après avoir corrigé, par permission spéciale de Sixte-Quint, la coupe de l’enveloppe extérieure. Il arriva ainsi à un résultat qui, depuis plus de quatre siècles, ne cesse d’enlever les suffrages de tous les hommes de goût. À ce sujet, voici sur l’œuvre entière le jugement porté par l’un des archi-