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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

édifice, le plus beau de Florence, lui appartient. Deux étages à fenêtres géminées et à bossages règnent au-dessus d’un rez-de-chaussée pareillement à bossages, avec grande porte plein cintre et fenêtres carrées. La force des bossages décroît à mesure que les murs s’élèvent ; les trois assises supérieures sont tout à fait lisses et font valoir la partie maîtresse, le couronnement, qui, parfaitement approprié à l’ensemble, n’a cessé depuis quatre siècles d’être l’objet d’un véritable enthousiasme de la part de tous les fins connaisseurs.

Le Cronaca ne semble pas avoir exercé son art en dehors de Florence, et s’il vint à Rome, ce fut uniquement comme tant d’autres artistes pour se préparer, par l’observation des monuments antiques, à une plus brillante carrière. On cite de lui, dans la ville même, la sacristie de San Spirito, la salle du Conseil, au palais de la Seigneurie, remarquable par sa charpente que respectèrent heureusement les remaniements de Vasari, et hors de la ville, sur la colline de San Miniato, l’église de San Francesco del Monte qui, dépouillée aujourd’hui de ses ornements, n’en conserve pas moins son caractère de pureté et de grandeur.

Giuliano da San-Gallo, qui, nous l’avons vu, s’était un instant trouvé associé à Frà Giocondo pour les premiers travaux de consolidation des maîtresses piles de Saint-Pierre, a laissé de son talent à Prato, la Madonna delle Carceri (1485-1491), église remarquable par l’excellente conception du plan et la parfaite harmonie des lignes. On cite encore du même architecte, à Florence, le palais Gondi, et, à Rome, la coupole de Notre-Dame-de-Lorette, où, pour la première fois