Page:Léon Palustre - L’Architecture de la Renaissance.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
74
L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

étant occupé par des tribunes obtenues aux dépens des bas côtés.

Au point de vue civil, Vignola s’est principalement distingué à Caprarola, où, dans une région solitaire et pittoresque, s’élève sur une hauteur, à cinquante-cinq kilomètres environ au nord-ouest de Rome, près de la route de Viterbe, un château moitié forteresse et moitié palais. Les plans en furent commandés par le cardinal Farnèse, deuxième du nom, neveu de Paul IV ; et, chose à laquelle les grandes constructions de la Renaissance ne nous ont guère habitués, le même architecte dirigea les travaux du commencement à la fin. Le caractère de forteresse, plus apparent que réel, est uniquement déterminé par le pourtour en pentagone du soubassement et les simulacres de bastions dont il est flanqué. Quatremère de Quincy donne de l’ensemble la description suivante : « Un portique composé de trois arcades, avec ordonnance dorique et construit en bossages, précède une cour circulaire et forme en quelque sorte frontispice à la composition. Cette cour, environnée de deux rampes tournantes, conduit à un second perron où une autre porte sert de point de départ et d’appui à deux rampes nouvelles, lesquelles aboutissent à un terre-plein construit en talus, faisant office de premier soubassement. Le second soubassement, qui est le véritable, s’élève immédiatement au-dessus et en saillie sur la grande masse du château, ainsi environné d’une terrasse sur les cinq faces du pentagone. C’est au milieu du massif de ce soubassement que s’ouvre la porte donnant entrée dans l’intérieur de la cour. Le principal corps, ou le château