Page:Léon de Rosny - Les Coréens Aperçu ethnographique et historique,1886.djvu/56

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pétuelle. Elles ne peuvent quitter le gynécée ou « appartement intérieur » que dans des cas exceptionnels, et il ne leur est jamais permis de sortir avant la tombée de la nuit. Achetées par leur époux, elles sont la propriété absolue de leur mari ; et la loi coréenne les considère en quelque sorte comme n’existant pas. Nul ne peut pénétrer dans la partie des habitations où elles demeurent, pas même les agents du gouvernement, si ce n’est aux époques de troubles et de rébellions. Ignorées de l’autorité, elles ne sont pas justiciables de la justice, et leurs époux seuls ont à répondre devant les tribunaux du pays des actes coupables qu’elles ont pu commettre. Pendant les heures de nuit, durant lesquelles l’usage ne permet pas aux hommes de circuler dans les rues, les femmes coréennes, surtout celles des classes moyennes et inférieures, ont la liberté de se promener et de vaquer à leurs petites affaires domestiques. Il y a même une loi d’après laquelle il est permis aux femmes seules de sortir entre huit heures du soir et une heure du matin. On désigne, sous le nom de Pem-ya-hata, la violation de cette loi. Durant cet espace de temps, les Coréennes ne sortent cependant point sans se cacher le visage. On assure