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Page:Léon de Rosny - Les Coréens Aperçu ethnographique et historique,1886.djvu/76

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ouvrages seront certainement peu nombreux et ne constitueront par leur ensemble qu’un bien faible rudiment de ce qu’on peut appeler une littérature.

Si l’on examine cependant les conditions actuelles d’existence de la langue coréenne, on est amené à prédire, à une époque assez prochaine, la naissance d’une véritable littérature coréenne. Les missionnaires de la Société des Missions étrangères, avec l’aide d’indigènes convertis au christianisme, ont déjà jeté les premières bases de cette littérature, et ils ont fait paraître à Yoko-hama un Dictionnaire Coréen-Français, qui ne servira pas seulement aux Européens à apprendre l’idiome vulgaire du Tchao-sièn, mais qui fournira aux indigènes eux-mêmes les moyens de cultiver leur langue mieux qu’ils ne l’ont fait jusqu’à présent, et de s’en servir pour répandre par des écrits l’expression de leur pensée. Le dictionnaire en question renferme, en effet, un nombre considérable de locutions littéraires empruntées aux écrivains de la Chine ; et c’est à l’aide de ces expressions que les indigènes de la péninsule pourront composer des livres en rapport avec leur état intellectuel et avec la somme de civilisation qu’ils ont actuellement acquise. Dans