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Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/158

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beaucoup de justesse, et l’avoir fini avec plaisir, il a le chagrin de se voir contraint de l’effacer pour en mettre un autre à la place.


CHAPITRE XCIX.

Comment il faut assortir les couleurs pour qu’elles se donnent de la grâce les unes aux autres.

Si vous voulez que le voisinage d’une couleur donne de la grâce à une autre couleur, imitez la nature, et faites avec le pinceau ce que les rayons du soleil font sur une nuée lorsqu’ils y forment l’arc-en-ciel ; les couleurs s’unissent ensemble doucement, et ne sont point tranchées d’une manière dure et sèche ; c’est de cette sorte qu’il faut unir et assortir les couleurs dans un tableau.

Prenez garde aussi aux choses suivantes qui regardent les couleurs. 1.o Si vous voulez représenter une grande obscurité, opposez-lui un grand blanc, de même que pour relever le blanc et lui donner plus d’éclat, il faut lui opposer une grande obscurité. 2.o Le rouge aura une couleur plus vive auprès du jaune pâle qu’auprès du violet. 3.o Il faut bien distinguer, entre les couleurs, celles qui rendent