Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/164

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l’on voudra, éloignée de l’œil à un degré de distance en un air épais de quatre degrés ; mais parce que le second degré de dessus A M N L est une fois plus subtil, et qu’il a la même couleur que le degré d’air qui est au-dessous, il faut nécessairement que cette couleur soit deux fois plus loin de l’œil qu’elle ne l’étoit auparavant ; c’est-à-dire, aux deux degrés de distance A F et F G plus loin de l’œil, et elle sera la couleur G, laquelle étant élevée ensuite au degré d’air qui est deux fois plus subtil à la seconde hauteur A M N L, qui sera dans le degré O M P N, il est nécessaire de la transporter à la hauteur E, et elle sera distante de l’œil de toute l’étendue de la ligne A E, que l’on prouve être équivalente en grosseur d’air à la distance A G, ce qui se démontre ainsi. Si dans une même qualité d’air la distance A G interposée entre l’œil et la couleur en occupe deux degrés, et que A E en occupe deux et demi, cette distance suffit pour faire que la couleur G, portée à la hauteur E, ne reçoive point d’altération ; parce que les deux degrés A C et A F étant dans la même qualité d’air, sont semblables et égaux, et le degré d’air C D, quoique égal en longueur au degré F G, ne lui est pas semblable en