Aller au contenu

Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dont il s’agit, parce que les couleurs sont bien différentes à cet égard, et elles n’ont pas toutes leur plus grande beauté dans le même jour ; car nous voyons que la perfection du noir est au fort de l’ombre : le blanc au contraire est plus beau dans son plus grand clair et dans une lumière éclatante ; l’azur et le verd aux demi-teintes, le jaune et le rouge dans leur principale lumière ; l’or dans les reflets, et la lacque aux demi-teintes.


CHAPITRE CXV.

Que toute couleur qui n’a point de lustre est plus belle dans ses parties éclairées que dans les ombres.

Toute couleur est plus belle dans ses parties éclairées que dans les ombres ; et la raison est, que la lumière fait connoître l’espèce et la qualité des couleurs, au lieu que l’ombre les éteint, altère leur beauté naturelle, et empêche qu’on ne les discerne ; et si on objecte que le noir est plus parfait dans son ombre que dans sa lumière, on répondra, que le noir n’est pas mis au nombre des couleurs.