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Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/211

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traire, comme le rouge, avec ce qui est pâle, le noir avec le blanc (quoique ni l’une ni l’autre de ces deux ne soient au rang des couleurs), le jaune doré avec l’azur, et le vert avec le rouge ; parce que chaque couleur paroît davantage auprès de celle qui lui est contraire, qu’auprès de celle qui a de la conformité avec elle. Une chose blanche qui sera vue dans un air obscur et plein de vapeurs, paroîtra plus grande qu’elle n’est en effet, ce qui arrive, parce que, comme je l’ai dit auparavant, une chose claire semble s’augmenter dans un champ obscur, pour les raisons que j’ai apportées. L’air qui est entre l’œil et la chose vue, communique sa propre couleur à cette chose, comme l’air bleuâtre qui fait que les montagnes vues de loin, paroissent de couleur d’azur. Le verre rouge fait que tout ce qu’on regarde au travers paroît rouge ; la lumière que font les étoiles autour d’elles, est toute offusquée par les ténèbres de la nuit, qui sont entre l’œil et ces étoiles. La vraie couleur de toute sorte de corps paroît dans l’endroit où il n’y a aucune ombre et aucune lumière éclatante. Dans toutes ces couleurs, je dis que les clairs qui viennent terminer avec les ombres, font qu’aux extrémités ou ils se ren-