qu’il y fit, qu’il composa la plupart de ses ouvrages. Mais les guerres d’Italie troublèrent son repos, et ruinèrent l’académie de Milan. Tous les Peintres que Léonard avoit formés ont si bien imité sa manière, qu’on prend souvent leurs ouvrages pour ceux de Léonard même ; ils se dissipèrent après la défaite du duc Louis le More, l’an 1500, qui fut amené prisonnier en France, où il mourut au château de Loches.
L’Italie entière profita de cette disgrâce ; car les disciples de Léonard, qui étoient eux-mêmes fort habiles, se répandirent de tous côtés. Il avoit formé des peintres, des Sculpteurs, des Architectes, des Graveurs, qui savoient fort bien tailler le cristal et toutes sortes de pierres précieuses, des ouvriers fort entendus dans la fonte des métaux. On vit sortir de l’École de Milan, François Melzi, César Sesto, gentilhomme Milanois, Bernard Lovino, André Salaino, Marc-Uggioni, Antoine Boltraffio, Gobbo, très-bon Peintre et habile Sculpteur,