Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/334

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mauvais signe pour le Peintre ; et quand l’ouvrage surpasse les connoissances et les lumières de l’ouvrier, comme il arrive à ceux qui s’étonnent d’avoir si bien réussi dans l’exécution de leur dessin, c’est encore pis ; mais lorsque les lumières d’un Peintre vont au-delà de son ouvrage, et qu’il n’est pas content de lui-même, c’est une très-bonne marque, et un jeune Peintre qui a ce rare talent d’esprit, deviendra sans doute un excellent ouvrier : il est vrai qu’il fera peu d’ouvrages, mais ils seront excellens, ils donneront de l’admiration, et, comme on dit, ils attireront.


CHAPITRE CCLXXIV.

Comment un Peintre doit examiner lui-même son propre ouvrage, et en porter son jugement.

Il est certain qu’on remarque mieux les fautes d’autrui que les siennes propres ; c’est pourquoi un Peintre doit commencer par se rendre habile dans la perspective, puis acquérir une connoissance parfaite des mesures du corps humain : il doit être encore bon architecte, pour le moins en ce qui concerne la régularité extérieure d’un édifice et de