Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/340

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ombre sera marquée sur le plan ; mais si vous feignez que la fenêtre ait un chassis, et que les murailles soient blanches, il faudra mettre peu de différence entre les ombres et les lumières, et si elle prend sa lumière du feu, faites les lumières rougeâtres et vives, et les ombres fort obscures, et la projection des ombres contre les murs et sur le pavé fort terminée, et que les ombres croissent à proportion qu’elles s’éloignent du corps. Et si un côté de la figure étoit éclairé de l’air et l’autre côté du feu, faites le côté de l’air plus clair, et celui du feu tirant sur le rouge presque de couleur de feu : faites, en général, que les figures que vous peignez soient éclairées d’un grand jour qui vienne d’en haut, principalement lorsque vous ferez quelque portrait ; parce que les personnes que vous voyez dans les rues reçoivent toutes leur jour d’en haut ; et sachez qu’il n’y a point d’homme dont vous connoissiez si bien les traits et le visage, que vous n’eussiez peine à le reconnoître si on lui donnoit la lumière par-dessous.