Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/369

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et que les ténèbres ne sont autre chose que la privation de la lumière du soleil. Et parce que l’air n’a de lui-même aucune couleur, non plus que l’eau et tous les corps parfaitement transparent, comme il est répandu par-tout, et qu’il environne tous les objets visibles, il prend autant de teintes différentes qu’il y a de couleurs entre les objets et l’œil qui les voit. Mais les vapeurs qui se mêlent avec l’air dans sa basse région près de la terre le rendent épais, et font que les rayons du soleil venant à battre dessus, lui impriment leur lumière, qui, ne pouvant passer librement au travers d’un air épais, est réfléchie de tous côtés : au contraire, l’air qui est au-dessus de la basse région paroît de couleur d’azur ; parce que l’ombre du ciel qui n’est pas un corps lumineux, et quelques parties de lumière que l’air, quelque subtil qu’il soit, retiennent, forment cette couleur, qui est la couleur naturelle de l’air ; de-là vient qu’il a plus ou moins d’obscurité, selon qu’il est plus ou moins épais et mêlé de vapeurs.