Aller au contenu

Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/391

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus petit que le premier, et une fois plus grand que le troisième, et ainsi des autres à proportion, par où l’on peut juger de la grandeur qu’ils paroissent avoir s’ils sont placés à des distances inégales. Mais au-delà de vingt brasses, la figure égale perdra de sa grandeur, et au-delà de quarante brasses, elle en perdra , et dans l’étendue de soixante brasses ; et la diminution se fera toujours avec la même proportion, à mesure que la distance sera plus grande. Pour appliquer maintenant ce que je viens de dire aux tableaux qu’on peint, il faut qu’un Peintre s’éloigne de son tableau deux fois autant qu’il est grand, car s’il ne s’en éloignoit qu’autant qu’il est grand, cela feroit une grande différence des premières brasses aux secondes.


CHAPITRE CCCXXIII.

Des corps qui sont vus dans un brouillard.

Les objets qui seront vus enveloppés d’un brouillard, paroîtront beaucoup plus grands qu’ils ne sont en effet ; cela vient de ce que la perspective du milieu, qui est entre l’œil et son objet, ne garde pas la proportion de sa couleur avec la grandeur de cet objet,