Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/428

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celui auquel elle est éclairée ; cela vient de ce que les choses qu’on voit dans l’ombre de la pluie, ne perdent-là que leurs principales lumières ; au lieu que celles que l’on voit vers le côté où la pluie est éclairée, perdent la lumière et l’ombre ; parce que toutes leurs parties éclairées se confondent dans la clarté de l’air, et les parties qui sont dans l’ombre sont éclairées par la même lumière de l’air éclairé.


CHAPITRE CCCXLVIII.

De l’ombre des ponts sur la surface de l’eau qui est au-dessous.

L’ombre des ponts ne peut jamais être vue sur l’eau qui passe dessous, que premièrement cette eau n’ait perdu sa transparence, qui la rend semblable à un miroir, et qu’elle ne soit devenue trouble et boueuse ; la raison est, que l’eau claire étant lustrée et polie en sa surface, l’image du pont s’y forme et s’y réfléchit en tous les endroits qui sont placés à angles égaux, entre l’œil et le corps du pont, et l’air se voit même sous le pont aux lieux où est le vide des arches : ce qui n’arrivera pas, lorsque l’eau sera trouble, parce que la