Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/89

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CHAPITRE XXIV.

Qu’il ne faut pas qu’un Peintre en imite servilement un autre.

Un Peintre ne doit jamais s’attacher servilement à la manière d’un autre Peintre, parce qu’il ne doit pas représenter les ouvrages des hommes, mais ceux de la nature ; laquelle est d’ailleurs si abondante et si féconde en ses productions, qu’on doit plutôt recourir à elle-même qu’aux Peintres qui ne sont que ses disciples, et qui donnent toujours des idées de la nature moins belles, moins vives, et moins variées que celles qu’elle en donne elle-même, quand elle se présente à nos yeux.


CHAPITRE XXV.

Comment il faut dessiner d’après le naturel.

Quand vous voulez dessiner d’après le naturel, soyez éloigné de l’objet que vous imitez trois fois autant qu’il est grand ; et prenez bien garde, en dessinant, à chaque trait que vous formez, d’observer par tout le corps de votre modèle, quelles parties se rencontrent sous la ligne principale ou perpendiculaire.