Page:Léouzon le Duc - Le Kalevala, 1867.djvu/377

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

TRENTE ET UNIÈME RUNO.

sommaire.
Lutte sanglante entre Kalervo et Untamo. — Kalervo est vaincu et toute son habitation réduite en cendres. — Kullervo, fils de Kalervo, vient au monde à la suite de ce désastre et jure de le venger. — Untamo le fait élever, puis lui confie plusieurs tâches que Kullervo remplit d’une façon insensée. — Untamo renonce à se servir de lui, et le transporte en Karélie, où il le vend au forgeron Ilmarinen.


Une mère élevait plusieurs colombes ; elle nourrissait une troupe de cygnes[1]. Elle laissa les colombes dans l’enclos de sa maison, mais elle conduisit les cygnes au bord d’un fleuve. Vint un aigle qui les enleva dans les nues ; vint un épervier qui les dispersa. Et l’oiseau ailé en porta un en Karjala[2], un autre en Wenäjä[3], quant au troisième, il le ramena à la maison maternelle,

Celui qui fut porté en Wenäjä devint un habile marchand ; celui qui fut porté en Karjala devint le célèbre Kalervo[4] ; celui qui fut ramené à la maison maternelle devint le sombre Untamo[5], fléau de son père, désespoir de sa mère.

  1. Forme allégorique très-fréquente dans la poésie finnoise. Voir page 306.
  2. Voir page 23, note 3.
  3. Voir page 180, note 1.
  4. Presque tous les noms propres ont en finnois une signification déterminée. On en a vu déjà de nombreux exemples. Kalervo vient de Kala (poisson), et veut dire homme de mer, pêcheur.
  5. De Uni, sommeil, et, par suite, homme de nuit, aux passions ténébreuses et sinistres. Voir page 44, note 1.