TRENTE-QUATRIÈME RUNO.
Kullervo, fils du vieux Kalervo, Kullervo, le jeune homme aux bas bleus, à la chevelure d’or, à la belle chaussure, se hâta de s’éloigner de la maison d’Ilmarinen avant que la nouvelle de la mort de la femme ne fût parvenue aux oreilles du forgeron. À cette nouvelle, la douleur briserait son âme, et sa colère éclaterait d’une façon terrible.
Il s’en va triomphant ; il traverse les forêts défrichées par le feu, il traverse les bruyères, faisant retentir l’air des sons de sa corne. Et les marais tressaillent, et la terre tremble, et les échos frémissent, tandis que Kullervo souffle dans l’instrument, que l’homme abominable se livre à ses transports.
Ce bruit pénétra jusqu’à la forge d’Ilmarinen. Le forgeron suspendit son travail, puis il sortit pour écouter,