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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/11

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le conquérant macédonien avait eu tant de mal à déboucher ; à l’Est, par delà les terres inondées du delta gangétique, un nœud de hauteurs, moins élevées, mais touffues et sauvages, forment une seconde barrière entre l’Inde et la Birmanie. À ce continent, une annexe insulaire, Ceylan, qui le prolonge irrégulièrement vers le sud. Dans l’ensemble de cette figure géométrique, une tradition constante distingue en deux zones les éléments qui la composent : le trapèze, c’est l’Hindoustan ; le triangle, c’est le Deccan. Des mouvements harmonieux de rivières et de hauteurs dessinent des plis dans ces masses. L’Indus une fois évadé de l’Himalaya, se dirige du nord au sud ; les quatre grands affluents qui forment avec lui le Penjab, « les Cinq Rivières » coulent de nord-est en sud-ouest. Le Gange entré dans la plaine, va du nord-ouest au sud-est ; de ses affluents, ceux qui descendent de la région himalayenne sont orientés du nord au sud ; à gauche, la Jamma, sœur du Gange en sainteté et en importance, semble s’appliquer à le suivre fidèlement ; mais les sous-affluents et les affluents inférieurs s’inclinent du sud-ouest au nord-est. Le plateau accidenté qui leur donne naissance marque la limite méridionale de l’Hindoustan ; les eaux du revers sud s’écoulent généralement en sens inverse, de l’est à l’ouest, par la Narmada et la Tapi ; mais après les estuaires ensablés de ces deux rivières, une longue chaîne se dresse, parallèle à la côte occidentale et tout près de la mer ; tout le drainage du Deccan est incliné d’ouest en est vers le golfe du Bengale : Mahanadi, Godavari, Kistna, Kaveri. Ainsi dès le premier coup d’œil, l’Inde n’a pas de centre géographique ; l’histoire ne le confirme que trop par l’éparpillement des dynas-