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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/153

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res dignes de lui qui viennent l’attaquer en face… les populations qui viennent d’elles-mêmes se prosterner devant lui obtiennent la vie et la protection ; ni brigandage, ni serpents, ni fauves, ni maladies n’osent toucher à ses villes, à ses bazars, à ses campagnes ; son héroïsme lui a acquis, et il a su gagner, les gens de l’Ākarāvanti est et ouest, de l’Anūpanīvṛt, de l’Ānarta, du Surāṣṭra, du Çvabhra, du Mara, du Kaccha, du Sindhu, du Sauvīvira, du Kukura, de l’Aparānta, du Niṣādha… Les Yaudheya, orgueilleux de leur réputation de bravoure, étaient intraitables ; il les a brisé par la violence ; le souverain du Deccan (Dakṣiṇāpatha) Sātakarṇi a été par deux fois vaincu sans restriction, et pourtant, à cause du lien qui les unissait, il ne l’a pas détruit et a par là grandi sa gloire… La grammaire, la musique, la logique et les autres sciences si étendues, il les a étudiées, retenues, comprises, appliquées ; il sait manier les chevaux, les éléphants, les chars, le glaive, le bouclier… les impôts, les douanes, les contributions qu’il lève légalement font couler dans son trésor l’or, l’argent, le diamant, le béryl, les pierreries ; clairs, légers, harmonieux, pittoresques, gracieux, les mots s’ordonnent pour servir de parure à sa prose et à ses vers ; il a la taille, les proportions, la stature, le timbre, l’allure, le teint, la force, la dignité, tous les caractères de la distinction souveraine réunis dans son aimable personne ; il a par lui-même acquis le titre de grand satrape ; plus d’une princesse royale a de son libre choix offert la guirlande (dāman) des fiançailles au grand satrape Rudradāman. Pour que vaches et brahmanes aient mille années de bonheur, pour faire prospérer la Loi et sa gloire, pour ne pas écraser le peuple des villes