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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/158

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L’auteur a visité en personne le littoral de l’Égypte, de l’Éthiopie, de l’Afrique Orientale jusqu’à Zanzibar, de l’Arabie, de l’Inde enfin jusqu’à Travancore ; sur Ceylan et la côte orientale de l’Inde et les pays situés au-delà jusqu’à la Chine, il a recueilli des informations vagues. L’intensité des échanges dans tout le bassin occidental de l’océan Indien est véritablement stupéfiante. Un seul détail en suggère tout le tableau : la côte inhospitalière et sauvage au sud du cap Guardafui, le pays des Somalis, est en rapports réguliers avec les ports indiens. « On équipe ordinairement des bateaux dans les ports d’outre mer, en Ariakê (Guzerate) et Barygaza (Broach) pour apporter sur ces marchés lointains les produits indigènes : blé, riz, beurre, huile de sésame, cotonnades, ceintures, et le miel de roseau appelé sacchari (le sucre, sanscrit çarkarā, pracrit sakkarā). Il en est qui font spécialement le service de ces comptoirs ; d’autres y échangent leur cargaison et font le cabotage le long de la côte. » L’entrepôt le plus actif, le Bombay de cette époque, est le port de Barygaza, sanscrit Bharukaccha, aujourd’hui Broach, sur l’estuaire de la Narmadā, dans cette région côtière que les satrapes Çaka et les Çātakaṇi Andhra se disputent avec âpreté. Le commerce ne pouvait ignorer les fluctuations de la politique, car il devait s’y adapter. « Les comptoirs de la région après Barygaza sont Suppara et la ville de Kalliena ; c’était un marché ouvert au temps de Saraganês l’ancien (Saraganês est une transcription fidèle de Sātakaṇi ; le r grec rend normalement la cérébrale indienne) ; mais depuis que Sandanês l’occupe, le port est généralement fermé, et si des bateaux