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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/237

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L’INDE CIVILISATRICE
VOIE DE TERRE : TIBET ET SÉRINDE

En 647, une nouvelle mission chinoise arrivait au Magadha sous le commandement d’un fonctionnaire nommé Wang Hiuan-ts’ö qui avait fait déjà partie de la mission Li Yi-piao. Ils trouvèrent le royaume en pleine anarchie. Le roi Harṣa était mort ; un ministre, officiellement désigné en chinois sous le nom d’A-lo-na-chouen (qui transcrit probablement le nom sanscrit Arjuna) avait usurpé le pouvoir. Il eut l’impudence de braver la Chine, que son éloignement semblait rendre peu redoutable. La mission qui n’avait qu’une escorte de trente cavaliers fut massacrée tout entière, et ses richesses livrées au pillage. Wang Hiuan-ts’ö put s’enfuir, à la faveur des ténèbres ; il réussit à gagner le Tibet, et de là il appela aux armes les pays voisins. Le Tibet fournit un millier de soldats, le Népal sept mille cavaliers ; à la tête de ces forces, l’envoyé chinois vient attaquer A-lo-na-chouen dans sa capitale. La bataille se prolongea trois jours ; les pertes furent considérables ; 3 000 hommes furent décapités ; près de 10 000 personnes tombèrent dans l’eau et s’y noyèrent. A-lo-na-chouen qui s’est échappé avec sa smala, est rejoint, battu, pris.