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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/51

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manufacturés ; la dernière percevait les taxes. Enfin le Conseil municipal, dans son ensemble, exerçait la police des marchés, des temples, et de tous les lieux publics.

Candragupta sans doute avait dû respecter les habitudes d’autonomie locale que vingt-trois siècles, pourtant agités, n’ont pas modifiées. Mais l’armée, instrument de base de son pouvoir, était concentrée sous sa main ; il avait créé un ministère de la guerre, divisé lui aussi en six sections de cinq membres : la flotte ; les quatre armes : infanterie, cavalerie, chars, éléphants ; enfin les services auxiliaires.

Le pouvoir royal était représenté dans les provinces par des sortes de vice-rois, choisis généralement, semble-t-il, dans la famille royale ; le nom du gouverneur ou résident, rāṣṭriya, signifie aussi le beau-frère du roi. La polygamie laissait le choix large. Un rāṣṭriya de Candragupta (du nom de Puṣyagupta), chargé du gouvernement du Kathiawar, la presqu’île à mi-chemin entre Bombay et Karachi, avait attaché son nom à un grand réservoir destiné à l’irrigation des campagnes voisines, témoignage à la fois de l’esprit d’entreprise et du soin porté aux travaux publics sous l’inspiration du grand Maurya.

La population était répartie en sept classes : 1o les Sages Nus (Gymnosophistes, sophistes), intermédiaires nécessaires entre l’homme et la divinité, astrologues et devins officiels, — on reconnaît les brahmanes et les ascètes de toute marque ; 2o les cultivateurs, fermiers du roi qui est propriétaire de tout le sol, c’est la classe la plus nombreuse ; 3o les pâtres, bergers et bouviers ; 4o les artisans et marchands ; 5o les soldats qui ne sont inférieurs en nombre qu’aux cultivateurs ; 6o les fonctionnaires de la police ; 7o