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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/60

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III

LA PÉRIODE INDO-GRECQUE

La dynastie Maurya était née de l’ébranlement provoqué par l’invasion d’Alexandre ; elle s’effondra sous les contre-coups d’un autre ébranlement d’origine grecque. Au milieu du iiie siècle av. J.-C., tandis que l’empereur Açoka était au faîte de sa puissance, deux révoltes simultanées avaient arraché aux Séleucides la Parthie et la Bactriane, intercepté la route du Nord entre l’Inde et la Caspienne, et changé le cours des civilisations asiatiques. Un Scythe, Arsace, s’était proclamé roi des Parthes ; un Grec, Diodote, satrape de la Bactriane au nom d’Antiochus Théos, avait revendiqué l’indépendance et la couronne. Une menace s’ouvrait pour l’avenir proche ou lointain de l’Inde. L’Oxus qui prend sa source à l’extrême nord du monde indien, dans l’angle formé par le Pamir et l’Hindou-Kouch, va se perdre dans les steppes mystérieuses, infinies, où grouillent des races nomades, en perpétuel état de guerre et de migrations, endurcies au froid comme au chaud par les rigueurs d’un climat excessif, et pour qui la vie n’est qu’une longue chevauchée d’aventures et de butin. Parentes d’origine et de langage avec les Iraniens