Aller au contenu

Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trologue (joṣī) n’est pas moins que le potier ou le barbier par exemple un des organes nécessaires de toute communauté humaine, où rien ne se règle sans une consultation de l’astrologue : baptême, horoscope, mariage, semaille, moisson, sans parler des observances religieuses, à jour fixe ou périodiques, qui sont l’âme mystérieuse du calendrier.

La médecine, aussi bien sinon plus que l’astrologie, est d’un intérêt trop pratique pour rester en dehors du mouvement des échanges. Alexandre avait recouru avec succès aux médecins indiens pour guérir ses soldats mordus par des serpents. Açoka avait reconnu l’importance de la médecine au service de la propagande. « Partout, proclame son second édit, dans le territoire de Sa Majesté le Roi, et chez les peuples limitrophes, tels que Coda, Pāṃḍya, Satiyaputra, Keralaputra, Tambapaṛṇi, chez Antiochus le roi des Grecs et les autres rois ses voisins, partout Sa Majesté a répandu des remèdes de deux sortes, remèdes pour les hommes, remèdes pour les animaux. Partout où manquaient les plantes utiles, soit aux hommes, soit aux animaux, elles ont été importées et plantées. Pareillement, partout où manquaient des racines ou des fruits, ils ont été importés et plantés. Et sur les routes des puits ont été creusés pour les hommes et les animaux. » Açoka reprend ici encore une tradition de Darius qui félicitait son satrape en Asie-Mineure Gadatès d’avoir « mis en valeur sa terre en transplantant les fruits d’au-delà de l’Euphrate dans les parties hautes de l’Asie » (Inscr. de Deremendjik, Bulletin Corresp. Hellén. XIII, 529) ; mais ici aussi, en copiant la forme, il changeait