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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/94

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des cannes en bambou de Kiong et des étoffes de Chou » [Kiong est un district méridional du Sseu-tch’ouan, et Chou est l’ancien nom de cette province]. « Il demanda aux gens du Ta hia comment ils se procuraient ces articles, et reçut cette réponse : Nos marchands vont les acheter au Chen-tou [Sindhu, Indus, l’Inde]. Le Chen-tou est au sud-est du Ta hia, à des milliers de li. Les habitants y mènent une vie sédentaire, tout comme au Ta hia. Le pays est bas, humide et chaud. Pour faire la guerre, on y monte sur des éléphants. Le pays s’étend jusqu’au grand Océan. À mon sentiment, le Ta hia est situé au sud-ouest de la Chine, à 12 000 li. Or le Chen-tou, où se trouvent les produits du Chou [Sseu-tch’ouan] est à des milliers de li au sud-est du Ta hia ; donc il ne doit pas être bien éloigné du Chou. Maintenant, il est dangereux de passer par les K’iang [Tibétains] pour arriver chez les Yue-tche, car les K’iang sont mal disposés. Plus au nord, nous tombons chez les Hiong-nou. Il faudrait donc passer directement par le pays de Chou, on esquiverait ainsi les brigands. Votre Majesté a entendu parler du Ta wan, du Ta hia, du Ngan-si [Arsak, le royaume parthe] ; ce sont tous de grands royaumes qui ont des productions singulières, spéciales à chacun d’eux. Leurs coutumes ressemblent en partie à celles de la Chine ; leur valeur militaire est faible et ils ont une haute appréciation des richesses de la Chine. Au nord il y a les Ta Yue-tche et le K’ang-Kiu (Samarcande) qui ont des armées formidables. Par des cadeaux et par l’espoir du gain, on pourrait les induire à rendre hommage à la Chine et par la diplomatie on pourrait les attacher fermement à nous. Notre territoire s’étendrait alors à 10 000 li, il compren-