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LE NÉPAL


ligne blanche des neiges et des glaces. La masse imposante du Nagarjun (Nâgârjuna) se dresse vis-à-vis du Kokni, vers l’Ouest-Sud-Ouest ; la dépression qui se creuse dans l’intervalle offre un chemin commode entre le Népal et la vallée de Nayakot (Navakûṭa), son annexe naturelle. À l’Ouest, le Dhochôk, rangée de collines onduleuses, qui n’atteint pas 1 800 mètres, réunit les contreforts occidentaux du Nagarjun aux épaulements du Chandragiri (Čandragiri). Les affluents de la Tirsuli Gandaki, qui descendent de son versant occidental, ouvrent une seconde voie de communication entre Nayakot et le Népal. Le Chandragiri élève ses pentes abruptes à l’angle Sud-Ouest de la vallée ; la route de l’Inde gravit ses escarpements, franchit la ligne de faîte à peu de distance du sommet (un peu moins de 2 500 m.) et redescend sur le versant méridional au village de Chitlaung, dans la vallée du Petit-Népal. Le Chandragiri se soude vers le Sud-Est au Champadevi (Čampâdevî). La vallée latérale qui longe leur revers méridional a été fréquemment parcourue par les voyageurs européens jusqu’à la fin du XVIIIe siècle ; leur témoignage unanime la représente comme une gorge étroite, pénible, misérable. Entre le Champadevi et le mont Mahabharat (Mahâbhârata) s’ouvre la brèche de Kotpâl (ou Kotvâl), unique fissure de ce vaste mur de montagnes, et juste assez large pour donner passage à la rivière Bagmati. Le Mahabharat n’est lui-même qu’un contrefort du Phulchôk. Le Phulchôk est la plus élevée des cimes qui regardent la vallée ; son altitude est exactement de 3 000 mètres. Enfin, du côté de l’Est, le mont Mahadeo-pokhri (Mahâdeva-puṣkariṇî) s’étale entre le Phulchôk et le Manichur. Une passe facile, qui se creuse entre le Phulchôk et le Mahadeo-pokhri, mène du Népal oriental à la vallée de Banepa, que les souvenirs historiques rattachent directement, comme Nayakot, à l’histoire du Népal.