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CHAPITRE XI

les Principes, les Aliments, la Production par Rencontre, etc. Le Sens, c’est établir une relation. L’Abhidharma s’appelle ainsi parce qu’il est en face, à répétition, qu’il a la suprématie et l’accès. L’Idéal qui est en face du Nirvâṇa est l’Abhidharma ; c’est lui qui prêche les Vérités, les Ailes d’Illumination, les Embouchures de Délivrance, etc. L’Idéal qui est à répétition, c’est l’Abhidharma ; c’est lui qui explique, en s’y reprenant souvent, les Idéaux un à un, répartis en catégories de Formel, Sans-Forme, à désignation, etc. Il a la Suprématie, d’où son nom d’Abhidharma [Super-Idéal] ; c’est lui qui triomphe des Hérésies en traitant des points controversés, etc. Il a l’accès, d’où son nom d’Abhidharma ; c’est par lui qu’on accède au Sens des Sûtras.

4. Le Vinaya existe en raison du péché, de l’origine, du redressement, du dégagement, de l’Individu, de la publication, de la division, de la décision.

Le Vinaya est à connaître au point de vue du péché, de l’origine, du redressement, du dégagement. Le péché, c’est les cinq catégories de péchés[1]. L’origine des péchés vient de l’ignorance, de l’inattention, de l’abondance des Souillures, du manque de respect. Le redressement[2] vient de la Tendance, et non du châtiment. Le Dégagement est de sept sortes : 1° la Confession ; 2° l’Adhésion ; c’est se prêter aux châtiments[3] des Postulants[4], etc. ;

  1. âpattinikâya. Il s’agit des cinq catégories de péchés reconnues par les Vinayas de toutes les écoles, et qui portent sous la forme palie les dénominations de pârâjika, saṃghâdisesa, pâcittiya, pâṭidesanîya, sekhiya.
  2. vyutthâna ; tib. ldaṅ-ba « s’élever ». Cf. Dhammasaṅgani § 1332 âpattivutthânakusalatâ et la glose de Buddhaghosa, Atth. § 816 : saha kammavâcaya âpattivutthânaparichedajânanapaññâ « savoir méthodiquement définir la façon de se dégager du péché simultanément avec la procédure ecclésiastique ».
  3. Au lieu de daṇḍakarmaṇaḥ, lire daṇḍakarmaṇâm comme l’indique le tibétain : slab pa sbyin pa la sogs pa chad pa’i las khas len pa.
  4. Le mot çikṣâdattaka est traduit littéralement en tib. slab pa (= cikṣâ) sbyin pa (= datta) et en chinois yu hio « donner enseignement ». Je n’ai rencontré le mot que dans la M. Vy. § 270, où il figure dans une liste de mots empruntés au Vinaya sanscrit des Mûla-Sarvâstivâdins et qui se rapportent à diverses classifications des personnes au point de vue religieux. La liste débute par la série pravrajita, upasaṃpanna, çramaṇa, bhikṣu [et bhikṣuṇî], les moines ordonnés ; puis vient le çrâmaṇera (et la çrâmanerikâ) « novice », le çikṣamâṇa « catéchumène », le mahallaka « vieille bête », et enfin (au 10e rang) le çikṣadâttaka qui précède immédiatement le simple laïque, l’upâsaka (et l’upâsikâ). Le çikṣâdattaka serait donc un simple étudiant ou une sorte de frère lai.