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CHAPITRE XII

LA PRÉDICATION

Touchant la Prédication de l’Idéal, un vers pour exclure l’Égoïsme.

1. Les Sages, d’un esprit tout joyeux, donnent constamment aux créatures souffrantes, en une foule de dons sublimes, leur vie et leur fortune qui s’acquièrent péniblement et qui n’ont pas de substance. Combien plus le feront-ils de l’Idéal sublime, qui fait tant de fois et de toutes façons le salut des créatures, qui ne s’obtient pas péniblement, qui ne fait que s’accroître d’autant plus qu’on le donne, et qui ne périt point.

Les Bodhisattvas donnent aux créatures souffrantes leur vie et leur fortune, acquises péniblement, et pourtant sans moelle, puisqu’elles s’épuisent^^1. Par pitié, ils les sacrifient constamment en de sublimes sacrifices. A plus forte raison l’Idéal qui n’est pas pénible à acquérir, et qui s’accroît, bien loin de décroître, à mesure qu’on le donne.

Deux vers sur l’inutilité et l’utilité de l’Idéal.

2. L’Idéal n’a pas été, à vrai dire, prêché par Bhagavat, puisqu’on doit le savoir Quant-à-soi ; et la multitude, attirée qu’elle est à son Idéalité propre par des Idéaux disposés à propos^^1, est amenée par les Compatissants, à l’instar des serpents, comme par fascination, dans ce creux de la gueule qu’est leur Etat-de-Paix, si vaste en pureté, commun à tous, et inépuisable.

Les Bouddhas sont comparés à des serpents ; le creux de gueule de leur Etat-de-Paix^^2, c’est le Corps d’Idéal. Vaste en pureté, par le nettoyage des obstructions de Souillure et de

1. 1. Comm. 1. 2. Lire ksayitvât, tib. zad par ’gyur pas.

2. 1. b. Lire avec le ms. yuktivihitair.

2. Comm. l. 1. Au lieu de svaçântir, lire svaçânter.