Page:Lévi - Mahayana-Sutralamkara, tome 2.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE III

LA FAMILLE

Résumé des sections de la Famille[1], en un vers.

1. Existence, primauté, nature, Signe, division, Dommage, Avantage, double comparaison ; quatre par quatre.

Ce vers résume les sections de la Famille : existence, rang capital, Nature-propre, marque, classement, Dommage, Avantage, double comparaison. Et chacune de ces sections se subdivise en quatre.

Existence de la Famille, un vers.

2. L’existence de la Famille se constate à la diversité de Plan, de Croyance, d’Initiative, de Susception des fruits.

En raison de la multiplicité des Plans des êtres, la classification des Plans n’a pas de limite ; comme il est dit dans l’Akṣa-râçi sûtra[2]. Puisqu’il faut donc admettre que la division des Plans est

  1. Gotra. Le gotra est l’ensemble des individus descendus d’un même ancêtre éponyme, et qui porte le même nom ; il est analogue à la gens romaine. La notion du gotra des Bouddhas n’est pas entièrement étrangère au Hînayâna. Le gotrabhû est nommé deux fois dans l’Aṅguttara IV, 373 et V, 23 parmi les neuf ou dix personnes honorables ; il occupe dans les deux listes la dernière place, la plus humble, après le candidat au fruit de la srotâpatti dans l’une, et dans l’autre après le simple croyant (saddhânusârî). La Puggala-paññatti nomme le gotrabhû dans sa classification des individus, et le classe à côté et au-dessus du profane (puthujjano) ; elle le définit : « l’individu qui possède les dhamma qui font qu’on entre immédiatement dans la hiérarchie sainte » (ariya dhamma). Il est à remarquer que ce terme, de caractère si technique, conserve en pâli la forme sanscrite, tandis que le mot gotra, dans sa valeur courante de « nom de famille » a régulièrement la forme gotta en pâli.

    On compte cinq gotra (M. Vy. § 01) ; trois ont respectivement l’intuition du véhicule des Auditeurs (çrâvakayânâbhisamayagotra), des Pratyekabuddha (pr°), des Tathâgata (tath°) ; les deux autres sont : le gotra qui n’est pas définitif (aniyatag°), et l’absence de gotra (agotraka).

  2. Akṣarâçi sûtra. Le tibétain dit : Ba ru ra’i mdo ; le chinois : Tokiai siuto-lo. La traduction tibétaine précise la valeur du titre sanscrit. Ba-ru-ra est l’équivalent tibétain de akṣa ou vibhîtaka ; c’est le nom d’une plante de la