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LE POUVOIR

Il montre le double acte du rayonnement ; en donnant la Limpidité[1] à ceux qui sont allés renaître aux Enfers, il les fait renaître au Ciel ; et il effraie en les secouant les demeures du Démon avec le Démon lui-même.

Acte d’amusement ; un vers.

6. Il exhibe l’amusement sans mesure de l’Union, au milieu de la compagnie capitale ; il accomplit en tout temps le Sens des créatures par les Métamorphoses d’acte, de naissance, d’ordre supérieur.

Il exhibe l’amusement de l’Union sans mesure au milieu du cercle des assemblées des Bouddhas ; et il exécute constamment le Sens des créatures par une triple Métamorphose. La triple Métamorphose, c’est la Métamorphose des Arts et Métiers ; la Métamorphose des Renaissances à volonté, en rapport avec les Disciplinables ; la Métamorphose d’ordre supérieur, qui est la résidence dans le ciel Tuṣita, etc.

Acte de nettoyer le Champ ; un vers.

7. Par sa Maîtrise de la connaissance, il arrive à la pureté pour faire voir un Champ[2] ou l’autre à volonté ; comme il fait entendre le nom des Bouddhas chez ceux qui sont dépourvus du nom des Bouddhas, il les projette dans un autre monde. Le nettoyage du mal est double : il nettoie les Récipients en montrant à son gré les Champs des Bouddhas faits d’or, de béryl, etc., puisqu’il a la Maîtrise de la connaissance. Il nettoie les créatures en faisant entendre le nom des Bouddhas aux créatures qui sont allées renaître dans des mondes où manque le nom des Bouddhas ; en leur faisant prendre la Limpidité, il les fait renaître dans des mondes où ce nom ne manque pas.

Sens d’Application ; un vers.

  1. Prasâda. Tib. rab daṅ « grande pureté ». Le chinois n’a pas de terme particulier. J’ai tenu à conserver la métaphore qui caractérise si heureusement l’état d’âme de la foi bouddhique ; le mot prasâda évoque par excellence l’image d’une eau calme et pure.
  2. Kṣetra. Tib. ziṅ « champ » ; chin. ts’a fou ou ts’a. C’est la sphère propre d’un Bouddha, celle dont il opère la conversion. Chacun des kṣetra (selon le Fan yi mingyi tsi) contient un « grand-millier » (mahâsahasra) de « plans-de-mondes » (lokadhâtu).