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JUILLET-SEPTEMBRE 1923.

turé ; il a été attiré par l’analogie des mots tom, etc. qui expriment la satisfaction ; on a donc le plus souvent Tosala, mais parfois aussi Imala comme Kosala.

2. Añga-Vañga. — Ces deux noms ont à peine besoin d’explication, tant ils sont familiers à la littérature sanscrite dans toute son étendue. Anga est déjà mentionné Atharva Veda, V, 9 2, 1 4 à côté de Magadha, comme la limite orientale du monde aryen. Vanga Baftga) se perpétue encore aujourd’hui dans le nom de Bengale (=Banga-f âla). Anga et Vanga, le plus souvent accolés, ont pour compagnon ordinaire Kalinga que nous retrouverons tout à l’heure. Tous trois, avec Pundra (et Suhma), que nous aurons aussi à étudier, sont représentés (MahâBhârata, I, io4) comme les cinq frères nés, pour le compte du roi Bali, d’une union accomplie sur sa prière entre la reine Sudesnâ et le vieux rsi aveugle Dïrghatamas : tout le chapitre a un si singulier parfum de sauvagerie que le traducteur indien, auteur de la version anglaise publiée par P. C. Roy, a dû plusieurs fois recourir au latin pour braver l’honnêteté. On est ici sans doute en face de vieilles légendes locales que l’étude du folklore fera retrouver dans le domaine austronésien. Anga et Vanga sont longtemps restés suspects aux Aryens de l’Inde. Baudhâyana, si riche en traits curieux, prescrit (I, 3, iA) un sacrifice d’expiation après un voyage chez les Àratta, les Kâraskara, les Pundra, les Sauvïra, les Vanga, les Kalinga, les Prânûna (Arattân Kàraskarân Pundrân Sauvxràn Vanga Kalihgân Prânûnàn itica gatvâ punasto* mena yajeta sarvaprsthayâ va). On remarquera que Vanga et Kalinga sont ici soudés par la composition dans une unité grammaticale, tandis que les autres peuples sont mentionnés un à un. Et dans le verset qui précède celui-ci, Baudhâyana avait rapporté un vers qui classe les Anga parmi les métis : Anantayo ’hgaMagadhâh Surâstrâ Daksînâpathâh | Upâvrt Sin-