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JUILLET-SEPTEMBRE 1923.

linda, VIII, 31 ; un groupe de jeunes gens part à la chasse ; l’un d’eux raconte la partie ; « Je vis en face de nous une armée innombrable de ces Pulinda qui hantent les cavernes de la forêt, pareils à une forêt de troncs noircis au feu. De leurs rangs sortit un homme gros, petit comme un nain, les yeux enivrés ; c’était leur chef Siṃhaśatru (« Ennemi des Lions »). Il salua le commandant en chef qui lui dit ; « Comment va la femme de mon frère ? Et vos deux fils, Sâmbara « (Cerf) et Saranga (Antilope) ? Sont-ils en bonne santé… » Rumaçvat tit remettre à Simbasatru un ballot d’étoffes teintes d’indigo, de curcuma et de safran, plus mille cruches d’huile de sésame… Alors, nous apparurent des gabelles dont les membres jetaient des feux comme des bulles de diamant ; en bande, elles passaient et repassaient, rapides comme Je vent».,. On interroge le chef des Pulinda : «Personne n’a jamais vu de telles bêtes ! Si tu les connais, donne-nous des explications ! — Moi non plus, dit le Pulinda, je ne les con^ nais pas, maie mon père les connaissait. En certaine oçqur^ rence, il m’apprit quelque chose que je yais vous dire :.,. Celui dont la flèche, une fois lancée, décrit un pradaksi^a autour de ces bêtes, pour revenir ensuite dans le carquois, sache* que celui-là est un cakravartin n (trad. Lacôte, 55), Tous les traits ici semblent pris sur le vif. Les Pulinda sont comparés à des troncs grillés ; le Nàtyaéàstra, XXI, 89, prescrit en effet, de représenter les Pulinda avec un teint noirLe chef est de la taille d’un nain (nikharva) : « Les Prédravidiens… se différencient des Dravidiens par leur petite taille » (Thurston, The Madrat Presidency, p. 124). Les fils du chef ont des noms d’animaux ; le totémisme est encore répandu chez les tribus sauvages des plateaux. L’histoire des flèches qui retournent au carquois et des gazelles resplendissantes paraît sortir directement du folklore des Munda ou des Santal.

Le nom des Pulinda est interprété en tibétain (Mahâvyutp.,