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Page:Lévis - Les Voyages de Kang-Hi, Tome I.djvu/135

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LES VOYAGES

dans leurs jargons à demi barbares que personne en France n’entend ; car vous saurez, monsieur, que nous autres savants français, nous nous bornons à apprendre le latin et un peu de grec. Il en résulte un grand avantage pour notre littérature, nous avons plus de temps pour réfléchir, pour combiner nos idées ; d’ailleurs, la mémoire, au lieu de se charger de tous les mots baroques des différents idiomes, n’est occupée qu’à retenir les choses réellement importantes. — Je vous en félicite. J’avois cru bonnement jusqu’ici que l’étude des langues exerçoit autant l’esprit que la mémoire, et que les traductions qui ne rendent jamais parfaitement le sens de l’original étoient la ressource des ignorants. — Le français, monsieur, est la langue universelle ; elle s’étend tous les jours, et je ne dé-