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LES VOYAGES

dans les endroits trop bas les eaux furent contenues entre des digues de marbre. Une multitude de ponts réunit les deux rives. Assez élevés pour permettre aux barques de passer sans abattre les mâts, leur construction a cela de remarquable, que l’architecte, dédaignant d’employer l’artifice ingénieux des voûtes que le temps dégrade, a posé sur des piliers d’immenses blocs de marbre. Admirables dans leur simplicité, ces ouvrages dureront autant que les carrières qui en ont fourni les matériaux. C’est ainsi que le nord et le sud purent facilement communiquer entre eux, et que dix mille barques apportèrent régulièrement à Pé-kin le tribut des provinces et les richesses de l’étranger. Le trône en reçut un nouvel éclat ; la cour devint plus brillante, et le souverain plus riche entretint plus de soldats ; le